L'histoire a commencé à la fin du mois de mars 2008, lorsque le magasin Volg de Wuppenau a fermé ses portes. Cela a incité le personnel de l'association revita à ouvrir lui-même un magasin dans le village. À Hosenruck, en Thurgovie, l'association gère un foyer d’accueil pour les femmes souffrant d'un handicap mental dans le but de les intégrer dans le marché du travail après une phase de stabilisation.
Le magasin de village à lancer devait d’une part assurer l'approvisionnement local et être géré de manière économique et professionnelle. D'autre part, il devait permettre aux femmes psychiquement handicapées d'accéder au marché du travail et, si nécessaire, à moyen terme, d’envisager la formation d'apprentis.
Engagement et expertise
À l'époque, Regula Zürcher, chef de projet et co-gestionnaire du marché villageois VITAPLUS, avait élaboré avec un collègue un concept sommaire pour un magasin villageois indépendant. Ce concept prévoyait une offre d'intégration dont bénéficieraient principalement les femmes du foyer dont elle s'occupait. Une connaissance a proposé à Regula Zürcher de s’adresser à Innovage pour la soutenir. Elle a rempli le formulaire de demande, a reçu une réponse le jour même. Le premier pas d’une étroite collaboration était fait. "Nous nous sommes sentis compris dès le premier instant", se souvient-elle.
Le responsable du projet chez Innovage a ensuite pu convaincre trois autres collègues, tous des professionnels retraités du commerce de détail, de participer à la planification du projet. "Avec beaucoup d'engagement, ce groupe nous a accompagnés le long des différentes phases du projet et nous a fait profiter gratuitement de sa grande expertise", déclare Regula Zürcher. Ce projet ambitieux a également nécessité de maîtriser divers changements au sein de l'équipe. Dans les réunions de projet structurées, le travail a été réparti dans différents ressorts selon les compétences. Un calendrier pour la mise en œuvre a été établi. Chaque étape franchie a été dûment célébrée.
"Grâce à Innovage, nous avons pu présenter notre projet à un public plus large et avons bénéficié de beaucoup de bonne volonté dans les discussions avec les donateurs ainsi que dans l'acquisition de l'inventaire", résume la chef de projet de l'époque.
Proximité des clients et ancrage régional
Avec le recul, Regula Zürcher s'étonne encore aujourd’hui de ce que le marché villageois VITAPLUS ait réalisé un bon résultat dès son premier exercice, malgré sa gamme de produits limitée. Comme dès le début les gérants ont été à l’écoute des besoins et des souhaits des clients, il a toujours été possible de trouver un moyen pour adapter l’assortiment en conséquence. "Nous savons par expérience que la satisfaction de nos clients repose sur différents aspects. L'atmosphère personnelle, l'assortiment équilibré et surtout le caractère régional y jouent un grand rôle", dit-elle.
Accompagnement quotidien
Dès le départ, le marché du village avait également une mission d'intégration. Il devait devenir un lieu de travail pour les personnes psychiquement handicapées. Même onze ans après son ouverture, cela n'a pas changé, affirme Regula Zürcher : "Les femmes souffrant de troubles traumatiques complexes peuvent montrer ce dont elles sont capables dans le cadre du travail quotidien accompagné et progresser dans leur stabilisation psychologique. Les clients les apprécient beaucoup et les perçoivent comme des membres à part entière de l’équipe. Il s'est avéré que l’obligation de partager le travail et la vie en communauté joue un rôle important dans l’amélioration de la santé mentale. Cette stratégie a fait ses preuves jusqu'à aujourd'hui et n'a nécessité aucun ajustement."